Voilà une question qui traverse bien souvent l’esprit des professionnels de la culture et à laquelle nous avons tenté de répondre à l’occasion d’une mission menée sur plusieurs mois au musée et sites archéologiques de Saint-Romain-en-Gal.
De 2021 à 2023, nous avons été mandatés avec la société DMuse par le musée romanère pour réaliser un important travail de mise à jour de la documentation scientifique des biens archéologiques mobiliers conservés en réserve, et de standardisation des conditionnements. Une occasion idéale d’étudier concrètement la question du volume de déchets que peut générer un chantier des collections de grande ampleur.
Cette expérience a été menée sur l’ensemble des fonds entreposés dans la réserve du musée archéologique (de 600 m²) par une équipe de techniciennes sensibilisée aux pratiques écoresponsables, sur une durée de 15 mois, avec le concours de l’équipe muséale et des restaurateurs mobilisés pour la mission.
Le chantier générant des déchets de natures différentes, le protocole mis en place devait être intelligible pour permettre aux différentes équipes (techniciennes, restaurateurs, équipe muséale) de se l’approprier et efficace pour en tirer des données fiables. Notre intervention consistait à changer les conditionnements anciens (sachet plastique, film bulle, carton acide, caisse ancienne, etc.) par des matériaux et contenants plus adaptés à la bonne conservation et au stockage sur palette des collections (sachet PE zip, caisse PP, palette PP, mousse PE, etc.). Pour cela, nous avons opté pour des stratégies de tri simples avec la mise en place d’indicateurs permettant de mesurer de manière fine l’impact environnemental des consommables. Et pour y parvenir, il convenait de séparer les déchets à recycler de ceux destinés à la filière classique (incinération), et ce, par catégorie, selon leur type et leur nature (plastique, carton, gant, papier, etc.). Tous ces déchets ont été systématiquement pesés avant leur évacuation de la réserve. Il est à noter qu’au poste de reconditionnement, les modes d’emballage ont été au maximum standardisés dans le but d’être rationalisés par type de collection. Les chutes de matériaux de conservation ont été revalorisées dans la mesure du possible avant leur mise au rebut. Ces solutions ont contribué à harmoniser les commandes et ont participé à limiter fortement le gaspillage des consommables (choix dans le nombre de taille des sachets, la hauteur des bacs gerbables, la capacité des boîtes hermétiques, etc.).
Au terme de la mission, nous avons enregistré près de 3 tonnes de déchets gérées par nos équipes : 2,8 tonnes de matières recyclables (carton, plastique, papier) dont 12 kg de trombones métalliques et 184 kg de matières non recyclables (sacs à poussière d’aspirateur, contenants en plastique dur (boîtes cristal, etc), mousses de polyuréthane, etc.) dont 13 kg d’EPI (gants et masques FFP2). Ces déchets ont été pris en charge par le service de collecte mise en place par l’Agglomération qui s’est occupé de les acheminer jusqu’à une filière classique de traitement des déchets.